Quand travailler ?

Les adolescent(e)s passent en moyenne entre 20 et 30 heures par semaine sur les bancs de l’école. À cela vient s’ajouter un espace-temps hors contexte scolaire pour poursuivre et ancrer les apprentissages, à travers la réalisation de devoirs (exercices à réaliser, livre à lire, etc.) et l’étude de leçons (en vue notamment d’une interrogation). Or, à l’échelle d’une journée, les capacités maximales de travail intellectuel utile sont, en moyenne, de 5 heures à l’âge de 12 ans, 6 heures à l’âge de 14 ans, et 7 heures dès 16 ans. Ces repères doivent en outre être ajustés en fonction des profils des élèves : les jeunes qui présentent des troubles de l’apprentissage (par exemple, les troubles « dys » ou les troubles de l’attention) dépensent davantage d’énergie pour apprendre, entrainant une fatigue plus marquée que leurs camarades.

Dès lors, combien de temps travailler ? À quel moment travailler ? Comment combiner ce travail avec les activités extrascolaires ?
Comment trouver l’énergie pour s’y mettre malgré la fatigue de la journée ?

 

Bien que les réponses à ces questions varient fortement d’un(e) jeune à l’autre, voici quelques conseils pour l’aider à mieux rentabiliser son temps de travail.

L'aider à s'y mettre

La mise au travail est parfois compliquée. Certains parents remarqueront ainsi que l’adolescent(e) repousse le moment auquel il (elle) va se plonger dans ses cours : il (elle) reporte le travail à réaliser ou s’installe à son bureau, mais « ne s’y met pas ».

Pour éviter ces tergiversations une fois que l’heure des devoirs ou des leçons a sonné, il faut que le (la) jeune puisse se plonger directement dans une tâche. Si la manière de réaliser ses devoirs ou d’étudier ses leçons n’est pas évidente, il (elle) sera vite tenté(e) de vagabonder vers des distracteurs, ce qui retardera inévitablement la mise au travail. Pour éviter cela :

  • assurez-vous que les objectifs de travail soient clarifiés, et que la manière de les atteindre soit définie. Identifiez avec lui (elle) ce qu’il (elle) doit faire concrètement (par exemple, réaliser l’exercice p. 29 en sciences, mémoriser 10 mots de vocabulaire en anglais, etc.) et, au besoin, proposez-lui des stratégies de travail. Voir la rubrique Comment travailler ? ;
  • veillez à ce que son environnement de travail soit prêt : l’espace et le matériel dont le (la) jeune a besoin doivent être disponibles et/ou accessibles rapidement. Il est recommandé de conserver le même environnement de travail chaque fois que votre enfant s’installe pour faire ses devoirs ou ses leçons. Cette constance favorisera la mise en place d’une routine, propice à la mise au travail ! Voir la rubrique Où travailler ? ;
  • installez une routine de travail après l’école. Voici une fiche téléchargeable, issue de l’ouvrage Mes visas pour le secondaire, pour l’aider à mettre en place et visualiser cette routine.

L'aider à s'organiser

Dans la section Comment travailler ? de ce site, nous conseillons de découper le travail scolaire en petites tâches (des microtâches), qui seront plus abordables et donc plus motivantes pour le (la) jeune. Elles auront l’avantage de pouvoir être planifiées plus concrètement :

  • fournissez à votre enfant un planning. Vous pouvez par exemple télécharger cette grille, issue de l’ouvrage Accompagner les ados vers la réussite scolaire ;
  • demandez-lui d’entourer dans des couleurs différentes les plages horaires durant lesquelles il (elle) est à l’école, les plages horaires réservées à ses activités extrascolaires, et celles durant lesquelles il (elle) est disponible pour travailler pour l’école ;
  • utilisez des post-its® pour indiquer les différentes microtâches à réaliser, et proposez-lui de les coller sur les plages horaires réservées au travail scolaire ;
  • lorsqu’une tâche est terminée, le post-it® peut être jeté à la poubelle ; si une tâche n’a pas été réalisée, le post-it® doit être replacé sur une autre plage horaire.

L'encourager à faire des pauses

La durée de vigilance maximum varie selon l’âge de l’enfant. Entre 12 et 16 ans, on estime qu’un(e) jeune peut maintenir une vigilance optimale pendant 30 minutes. Une plage de travail pour un(e) adolescent(e) n’excèdera donc pas 45 à 50 minutes. On peut toutefois prévoir des plages de travail plus courtes en fonction des ressources de l’enfant et/ou de son état de fatigue. Une pause lui permettra de s’engager à nouveau dans un espace-temps de travail efficace. La durée des pauses sera ajustée en conséquence.

Une pause réussie est une pause qui permet à l’enfant de recharger trois types de batteries :

  • sa batterie physique : s’alimenter, s’hydrater, se reposer, prendre l’air, etc. ;
  • sa batterie émotionnelle : discuter avec des amis, se faire plaisir, etc. ;
  • sa batterie intellectuelle : se reposer, s’adonner à une tâche divertissante, etc.

Téléchargez le visuel de la batterie, issu de l’ouvrage Accompagner les ados vers la réussite scolaire, et proposez au (à la) jeune d’identifier ce qui recharge ses batteries.

Sources de la page

PETERS Stéphanie, Accompagner les ados vers la réussite scolaire. La méthode des 6 passages, Namur, Éditions Érasme, 2020.

PETINIOT Marie-Jeanne, Comprendre les DYSférences, Namur, Éditions Érasme, 2016.

SOUSA David A., Un cerveau pour apprendre, Montréal, Chenelière Éducation, 2004.