Le saviez-vous ?

Un proverbe africain dit qu’« il faut tout un village pour éduquer un enfant ».

Dans notre société occidentale, nous avons davantage tendance à isoler, à compartimenter les responsabilités des différents acteurs impliqués dans l’éducation des enfants, plutôt que de nous pencher sur leurs nécessaires interactions.

Dans le domaine scolaire, une collaboration entre l’école, les parents et l’élève favorise la réussite du jeune.

Concernant l’action des parents plus particulièrement, il a été démontré que leur investissement dans la scolarité de leur enfant a des effets positifs sur ses performances scolaires, sa motivation à apprendre, son attention, son engagement dans les tâches scolaires et ses comportements scolaires.

L’engagement des parents dans l’éducation scolaire est plus élevé si ceux-ci sont convaincus que cette implication fait partie intégrante de leur rôle parental (en d’autres termes, s’ils sont convaincus des possibles bénéfices de leur influence sur la scolarité de l’enfant) et s’ils possèdent un sentiment de compétence parentale élevé (c’est-à-dire s’ils se sentent capable de s’occuper de l’éducation de leur enfant). Un travail sur soi, en tant que parents, est donc parfois nécessaire pour le bien de l’enfant !

L’engagement des parents dans la scolarité : sous quelles formes ?

L’enjeu pour le parent est de proposer un soutien affectif (encouragements, compliments, manifestations d’intérêt) et des conseils pratiques qui favorisent l’autonomie de l’enfant sans faire le travail scolaire à sa place.

Il existe différents moyens de s’impliquer dans l’espace scolaire de son enfant, que ce soit à la maison (dans le cercle privé) ou dans l’interaction avec l’école :

 

Engagement parental à la maison

Engagement parental à l’école

Discuter avec l’enfant de sa journée scolaire

Interagir avec l’enseignant(e)*

Discuter au sein de la famille des aspirations scolaires des parents pour leur enfant

Devenir bénévole dans l’école de l’enfant

Effectuer des activités familiales en lien avec les apprentissages scolaires (ex. : jeux de société qui font appel à la lecture, au calcul, au raisonnement logico-mathématique, à la culture générale, etc.)

Participer aux activités organisées par l’école

Aider et superviser la réalisation des devoirs à domicile

Participer aux réunions avec l’équipe éducative

* Bien que cette collaboration puisse ne pas toujours être évidente et/ou que les deux parties puissent ne pas réussir à établir une communication bienveillante et constructive, évitez de dénigrer l’enseignant(e) devant votre enfant, cela ne l’aiderait pas. Au besoin, n’hésitez pas à vous tourner vers d’autres interlocuteurs au sein de l’école (CPMS, éducateur(-trice)s, etc.).

Quand l’engagement parental est source de pression

Selon la psychologue Béatrice Copper-Royer, certains parents se focalisent démesurément sur la scolarité de leur enfant, si bien que les relations familiales se cristallisent de manière quasi exclusive autour des questions de réussite scolaire. L’enfant est alors essentiellement perçu comme un(e) élève, dont la réussite devient un enjeu, non plus seulement pour le (la) jeune, mais aussi pour la famille.
Pour éviter cette situation, source de pression supplémentaire pour l’enfant :

  • distinguez performance scolaire et apprentissage scolaire : viser la performance, c’est mettre l’accent sur le résultat ; porter son intérêt sur les apprentissages, c’est miser sur les progrès. Évitez la première alternative, car elle fait peser davantage de pression sur le (la) jeune, entrainant parfois des conséquences néfastes en termes d’estime de soi, de motivation à travailler, d’anxiété, etc. ;
  • gardez à l’esprit que la scolarité n’est qu’une facette de la vie de votre enfant. Encouragez-le (la) à s’épanouir aussi dans d’autres domaines, notamment en lui proposant des activités sportives, artistiques, et/ou sociales.

Un « plus » : développez ce que la psychologue Carol Dweck appelle un « état d’esprit de développement ». Mieux, induisez chez votre enfant ce type d’état d’esprit. De quoi s’agit-il ? Quels sont ses bénéfices pour une scolarité moins oppressante ? Comment faire ? Découvrez les réponses dans cette vidéo : Mind Parachutes, Psychologie positive. Changez d’état d’esprit de Carol Dweck, 24 juil. 2016 (date de consultation : 25 aout 2022).

Sources de la page

COPPER-ROYER Béatrice, Vos enfants ne sont pas des grandes personnes, Paris, Albin Michel, 2000.

DWECK Carol S., Changer d’état d’esprit. Une nouvelle psychologie de la réussite, Wavre, Mardaga, 2010.

HOOVER-DEMPSEY Kathleen V. et SANDLER Howard M., « Parental involvement in children’s education: Why does it make a difference?  », dans Teachers College Record, n°97(2), 1995, pp. 310-331.

PONCELET Débora, DIERENDONCK Christophe, KERGER Sylvie. et MANCUSO Giovanna, « Rôle parental, sentiment de compétence et engagement des parents dans le cursus scolaire de leur enfant », dans La revue internationale de l’éducation familiale, n°36(2), 2014, pp. 61-96.

PONCELET Débora, TINNES-VIGNE Mélanie et DIERENDONCK Christophe, « Motivation des parents à s’engager dans l’accompagnement scolaire de leur enfant au préscolaire : l’influence des croyances émotionnelles », dans Sociétés et jeunesses en difficulté [En ligne], n°22, printemps 2019.

POTVIN Pierre, Prévenir le décrochage scolaire. Mieux comprendre la réussite ou l’échec scolaire de nos enfants et adolescents, Longueil, Béliveau, 2012.

SHELDON Steven B., « Parents’ social networks and beliefs as predictors of parent involvement », dans The Elementary School Journal, n°102(4), 2002, pp. 301-316.